Abbaye de Saint André – Villeneuve les Avignon

Exposition Éveil d’Essences

Un trio d’artisans d’art à la source des Cévennes du 26 juin au 8 septembre 2019

La troisième exposition de la saison 2019 de l’abbaye de Saint André à Villeneuve les Avignon réunit trois approches artistiques du travail sur bois. Sculpteur, Alain Mailland distille des pièces aériennes d’une finesse inégalée, aux formes végétales. Il creuse le bois encore vert du pistachier, arbousier ou micocoulier de son maquis gardois. Élisabeth Mézières, tourneuse joue de la transparence de la fibre du bois jusqu’à l’extrême pour créer des œuvres délicates et légères. Alors qu’Arnaud Mainardi accorde des bois bruts issus du châtaignier pour créer du mobilier intemporel et écologique, comme tout droit sorti de la forêt. Pour la première fois, ces trois artistes du bois confrontent leur sensibilité dans une symphonie poétique et fragile où frémit l’énergie de la forêt et transparaît la beauté de ses essences sans artifices.


Alain Mailland,d’un monde poétique

Découvrir les œuvres d’Alain Mailland, c’est partir en exploration au cœur des loupes et des racines du bois du Midi. Oublier le geste patient et extrêmement précis du sculpteur, la maîtrise totale de l’artisan d’art et ressentir une extraordinaire fluidité des courbes. Oublier que chaque oeuvre est faite d’une seule pièce de bois et apprécier les dégradés naturels des essences, la finesse des tiges. Alain Mailland sculpte des formes végétales ou marines qui s’hybrident au détour d’une envie de l’artiste pour aller vers des rêves cosmiques. Des pièces qui sont venues enrichir les collections des plus grands musées à travers le monde. Après un passage au Grand Palais, au salon des Révélations, cet artiste cévenol expose son monde poétique à l’abbaye. Infos sur : https://mailland.fr


Élisabeth Mézières, tourneuse de l’extrême

Le credo d’Élisabeth Mézières est audacieux : travailler les bois encore verts et le plus finement possible. Dans son atelier au cœur de la montagne cévenole, la lumière guide son tournage, servant à évaluer son épaisseur. Un travail tout en transparence où la fibre du micocoulier ou du merisier n’est plus qu’une trame délicate prête à se briser. A la limite de la rupture, ses dentelles de bois sculptent des formes organiques. Mais il faut savoir qu’en séchant la feuille de bois se déforme mais ne fend pas. En parallèle, sa vaisselle à la silhouette épurée, s’ancre dans le quotidien, prête à subir la patine d’un bel objet dont on ne se sépare plus. Infos supplémentaires sur www.elisabethmezieres.com


Arnaud Mainardi, créateur de sièges d’art à l’orée des bois

Depuis son atelier, installé dans une ancienne gare, entre Causses et Cévennes, Arnaud Mainardi façonne des meubles d’art en bois brut de châtaignier, aux lignes contemporaines. Il intervient de la forêt au meuble monté, endossant tour à tour le savoir-faire de la sylviculture, du feuillardier, du vannier, du chaisier ou encore le cintrage à la vapeur… Modernisant ces techniques ancestrales, ce jeune artisan d’art compose à partir de la palette généreuse des couleurs et des textures des multiples essences locales. Dans un esprit de cabane, la forêt comme l’artisanat du bois sont mis en lumière dans la partition d’Arnaud Mainardi au sein de cette exposition à trois voix.
Depuis 2012, l’atelier Chatersèn noue des collaborations avec des designers et des artisans d’art. Ainsi, le fauteuil «Bohême» (photo en introduction), imaginé avec le designer Jules Marri, a été finaliste du prix pour l’intelligence de la Main de la Fondation Bettencourt Schüller en 2013, ou encore, le tabouret Myriapode (ci-contre), fruit d’un travail commun avec le designer Ulysse Bouët. Tout récemment, est née la collection Vernaculaire, avec le designer Luigi Priolo, les Carrières de Mondardier et la couturière laine Magali selon une approche brute des matières, issues d’un même territoire .
Objets, chaises et tables, installations de land art, mobilier urbain… Arnaud Mainardi innove à partir d’une matière noble, écologique et vit son rêve, « vivre de la forêt, dans la forêt », à l’écoute des autres créateurs de la région ou d’ailleurs.

Ces trois artistes choisissent avec soin leurs arbres au sein des forêts locales qui jouxtent leur atelier. Un lien étroit à la nature environnante qui s’impose dans leur art comme une évidence révélant la beauté d’essences souvent peu valorisées.

3e exposition temporaire 2019, « Éveil d’essences », par Alain Mailland, Élisabeth Mézières, Arnaud Mainardi, du 26 juin au 8 septembre. Tarif 7 € (exposition comprise dans le billet d’entrée des jardins)
Par Marie Viennet

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